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ARTICLE IV : PSEUDO-CROUP
(Laryngite striduleuse. — Faux croup. — Angine striduleuse. — Laryngite spasmodique.)
Inflammation superficielle de la muqueuse laryngienne donnant lieu à des accès de suffocation plus ou moins effrayants, qui la différencient de la laryngite aiguë grave.
Cette maladie est exclusivement observée chez les enfants, parce que ses manifestations symptomatiques ont leur raison d'être dans l'étroitesse de la glotte, qui est une condition anatomique particulière et uniquement propre à l'enfance. Cette étroitesse est déjà naturellement si grande chez les enfants que, quoi que ce soit qui vienne l'augmenter, on voit immédiatement se produire chez eux les troubles respiratoires les plus violents. La muqueuse qui tapisse la glotte ne peut être enflammée sans être au moins le siège d'un gonflement, et c'est ce gonflement qui diminue la largeur de la glotte et amène les accès de suffocation.
Ces accès ont beau revêtir une forme pénible, douloureuse, ils ne sont effrayants que dans leurs apparences ; au fond, ils ne recèlent aucune gravité. La maladie témoigne de son innocuité par sa marche essentiellement décroissante, sa durée toujours limitée et son issue presque constamment heureuse.
Un coryza et des éternuements, de l'enrouement et un peu de toux, c'est-à-dire, un état catarrhal de légère intensité, mais qui n'en est pas moins prononcé, précède presque toujours l'invasion du faux croup. Les enfants s'endorment à l'heure ordinaire, toussent un peu dans le sommeil, ou ronflent d'une manière inaccoutumée, puis ils se réveillent en sursaut avec tous les symptômes d'un accès simulant un accès de croup.
Toux fréquente, quinteuse, forte, sonore, rauque, sifflante, accompagnée parfois d'un cri particulier comparé aux aboiements d'un jeune chien ; respiration accélérée, pénible, avec inspiration stridente, rauque et sonore en même temps, et que l'on a comparée au cri du coq. Expectoration nulle ou insignifiante ; la voix est altérée, enrouée, déchirée, sans être complétement abolie. Anxiété grave, face parfois violacée.
C'en est déjà trop pour effrayer, avec raison, la mère et l'enfant. Mais le médecin peut se rassurer aussitôt par les considérations suivantes :
La voix est altérée, mais elle n'est pas éteinte comme dans le croup ; il n'y a pas de fièvre proprement dite ; après l'accès, la face pâlit, l'anxiété diminue et disparaît complétement assez vite ; la respiration et la voix deviennent normales ; les troubles de la circulation cessent tout à fait, l'enfant se rendort et passe le reste de la nuit absolument comme s'il n'avait rien éprouvé, tandis que dans le croup les symptômes restent inquiétants dans les intervalles des accès et les symptômes du larynx sont aussi beaucoup plus prononcés.
Il est rare qu'un second accès arrive dans la même nuit et, si les accès se répètent les nuits suivantes, ils vont en diminuant d'intensité.
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