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Traitement
Aco. nap. — Toute congestion par irritation est bien voisine de la congestion initiale de l'inflammation. Aussi l'Aconit, qui est le remède le plus généralement approprié à toutes les inflammations de tous les tissus, avec sensibilité exagérée (douleur), afflux de sang, gonflement et fièvre aiguë, mérite encore d'être signalé en premier lieu dans le traitement de la congestion irritative.
Aconit a mérité d'être considéré comme le plus puissant modérateur des troubles de la circulation, et, à ce titre, il justifie tous les jours notre confiance ; comment pourrions-nous l'oublier dans les congestions qui ne sont que des déviations de la circulation, des désordres dans la répartition du sang ?
Son efficacité sera d'autant plus grande qu'il y aura plus de chaleur et de sécheresse à la peau, de la soif, de l'oppression violente, avec respiration courte, accélérée, palpitations de coeur, angoisses, crainte de la mort.
Si la congestion est due à un refroidissement par un temps sec, ou à un ébranlement occasionné par une frayeur jointe à l'indignation, l'Aconit est encore plus indispensable.
Bellad. — Symptômes concomitants de congestion cérébrale avec rougeur de la face, les yeux brillants, élancements dans la tête, et d'ailleurs, du côté de la poitrine, toux brève, sèche, spasmodique, respiration courte et accélérée, palpitations de coeur, spasmes dans la poitrine, chaleur interne et soif.
Bryon. — Les élancements dans les côtés de la poitrine, manifestés ou agg rayés par les mouvements respiratoires, sont un des caractéristiques les plus saillants de Bryone.
Si donc les élancements se rencontrent dans l'hypérémie du poumon, nul autre médicament que Bryon. ne doit être choisi. La fièvre, l'aggravation par le mouvement, la constipation, des hémorrhoïdes présentes ou supprimées complètent ces indications.
Cactus grand. — Oppression, suffocation avec prédominance de symptômes du côté du coeur, parce que le point de départ de la congestion se trouve dans une lésion cardiaque ; palpitations qui empêchent de rester couché sur le côté gauche ; battements de coeur irréguliers ; douleur excessivement aiguë dans la région du coeur qui prive de tout mouvement.
Élancements à droite et à gauche dans la poitrine ; grande prostration de forces.
Cantharis. — L'efficacité de ce médicament, dans les congestions actives pulmonaires, ressort de l'exposé des symptômes provoqués par lui chez l'homme bien portant.
Ardeur dans la poitrine ; gêne de la respiration, qui est accélérée, précipitée ; oppression ; douleur brûlante dans la poitrine avec un peu de sang dans les crachats.
Élancements dans la poitrine qui traversent d'un côté à l'autre, qui se manifestent en s'aggravant ordinairement dans l'inspiration.
Anxiété précordiale, palpitations de coeur, élancements au coeur, toux provoquée par un chatouillement dans le gosier avec oppression et accélération de la respiration.
Avec notre loi et les ressources toujours croissantes de notre matière médicale, nous ne sentons jamais le besoin de rien emprunter à la thérapeutique ancienne ; mais ce n'est pas une raison pour que nous ne jetions pas les yeux de temps en temps sur l'enseignement et la pratique de l'École officielle.
L'un et l'autre peuvent très-souvent donner lieu à des considérations du plus haut intérêt.
Ainsi, demandons-nous quelles sont les ressources de la vieille médecine contre les congestions pulmonaires : la saignée en premier lieu !
Triste et dangereuse ressource amenant trop souvent de fâcheux résultats et que nous remplaçons avec tant d'avantages par l'Aconit. Mais, de l'aveu même de nos contradicteurs, la saignée réussit même rarement à dissiper tous les symptômes et elle est quelquefois impraticable, quand la faiblesse du sujet s'y oppose.
Que faire donc à défaut de la saignée ou après y avoir eu recours inutilement ? Appliquer sur la poitrine des vésicatoires volants ? Le précepte est donné par tout le monde, il est donc évident qu'il a pu être utile. On ne l'eût pas maintenu dans son universalité, si l'on ne s'en était pas bien trouvé quelquefois.
Examinons :
Est-ce par la révulsion opérée sur la peau que l'on peut expliquer les bons effets du vésicatoire ? Je n'admets pas qu'il soit raisonnable de le supposer un seul instant. Le lieu d'élection pour opérer une révulsion salutaire serait d'abord mal choisi. Quand on veut faire de la révulsion avec un certain profit, on se souvient du vieil adage : Ubi stimulus, ibi fluxus, et on a soin d'opérer sur un endroit le plus éloigné possible du siège de la maladie ; plus raisonnables seraient les drastiques.
Et puis il faut noter ceci : que le vésicatoire, quand il est révulsif, n'atteint son but que quand il est prolongé, maintenu longtemps ; l'irritation créée par lui n'est révulsive qu'à la condition d'être entretenue un certain temps ; or, ce sont les vésicatoires volants qui sont spécialement recommandés.
Il faut donc voir dans l'efficacité des vésicatoires volants autre chose que l'effet d'une révulsion imaginaire ; il faut y reconnaître l'action dynamique, bienfaisante de la cantharide. L'application d'un vésicatoire dans une maladie dont les symptômes sont en rapports de ressemblance avec la pathogénésie de Cantharis n'est certainement pas une pratique que je veuille ni maintenir, ni autoriser ; mais je soutiens qu'elle constitue un procédé tout aussi homoeopathique que le serait un globule de Cantharis 30.
Les globules, les médicaments dilués sont des agents nouvellement découverts par la voie expérimentale, qui donnent à notre thérapeutique plus de sûreté, de précision, mais ils ne constituent pas l'homoeopathie. L'homoeopathie est tout entière dans la loi, et, quand on a guéri une maladie par un médicament dont les effets pathogénétiques sont analogues aux symptômes de la maladie, n'importe le chemin qu'on a fait suivre au médicament, si grossier que soit son mode d’administration, la guérison est toujours homoeopathique, on ne saurait lui donner un autre nom.
Le sachet de poudre de quinquina sous le creux de l'aisselle du fébricitant de la fièvre du quinquina ; les frictions avec la pommade de belladone dans la névralgie sus-orbitaire ; l'application du nitrate d'argent sur les granulations de la conjonctive ont de la valeur, parce qu'ils constituent des procédés homoeopathiques.
China. — Congestion passive dans les maladies adynamiques, dans les convalescences trop lentes.
Il y a dyspnée, oppression avec grande angoisse, palpitations de coeur.
Quand des hémorrhagies considérables, des pertes séminales trop réitérées, un allaitement prolongé, des fièvres intermittentes sont la cause du dépérissement du malade.
Sensibilité excessive du système nerveux avec grande faiblesse.
Peau flasque, sèche.
Sommeil agité par des rêves terribles, le jour et la nuit ; toux avec élancements dans le dos et les deux côtés de la poitrine.
Phosphor. — La congestion pulmonaire la plus grave est celle qui est liée à la tuberculose pulmonaire, et c'est celle que Phosphor est appelé à combattre le plus efficacement.
Oppression avec pesanteur, plénitude et tension dans la poitrine ; palpitations de coeur et sensation de chaleur qui monte jusque dans la gorge.
Toux sèche, dure, tourmentante, aggravée, le soir, jusqu'à minuit.
La toux est encore pire en parlant et à l'air froid.
Pendant la toux, douleur de brûlure dans la tête et souffrances dans la poitrine.
Selles molles, sueurs nocturnes pendant le sommeil.
Chez les femmes délicates, à taille élancée, à poitrine faible, dont les règles sont supprimées accidentellement et qui souffrent de congestion pulmonaire, quand les règles devraient arriver.
Puls. — Si la congestion pulmonaire survient chez les femmes au moment du retard des règles ou après une suppression accidentelle des règles ; encore après la suppression d'un vieil écoulement hémorrhoïdal chez des sujets, d'ailleurs, dont la vénosité et le caractère sont du ressort de Pulsatille.
Sulphur. — Dans la diathèse herpétique après la suppression d'éruptions cutanées ou d'hémorrhoïdes invétérées.
Congestion active ou passive.
Respiration gênée.
Dyspnée et accès de suffocation principalement en étant couché et la nuit.
Spasmes dans la poitrine.
Élancements dans le sternum ou la poitrine s'étendant assez loin dans le dos ou dans le côté gauche.
Ardeur dans la poitrine.
Dyspnée au moindre effort.
Sommeil agité.
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