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ARTICLE III : ÉPISTAXIS
Hémorrhagie nasale.- Saignement da
nez.- Hémorrhinie. - Rhinorrhagie.)
Écoulement de sang par les narines.
Avec ou sans phénomènes précurseurs. Dans le premier cas, on peut observer une pesanteur de tête plus ou moins forte, un simple chatouillement nasal qui excite à se frotter le nez, à éternuer, ou de véritables phénomènes morbides, constitués par des symptômes congestifs céphaliques tels que :
Face plus ou moins colorée, quelquefois vultueuse, les yeux injectés.
Les artères temporales et carotides battent avec force.
Céphalalgie frontale, bourdonnements dans les oreilles, éblouissements, vertiges, le pouls plein, vif et accéléré.
Sans prodromes, l'épistaxis se caractérise uniquement par l'écoulement de sang en dehors des narines.
Inutile de dire que cet écoulement peut se faire par l'ouverture antérieure ou postérieure, quelquefois par les deux à la fois, quand l'hémorrhagie est abondante ; par les deux narines ou par une seule, c'est le cas le plus commun.
L'épistaxis peut appartenir à des états pathologiques très différents.
Traitement
Aco. nap. - Le sang est d'un rouge brillant.
Saignement violent et prolongé avec symptômes fébriles ; congestion à la tête ; la face est vultueuse, les artères des tempes et du cou battent violemment. Pléthore, jeunesse, femmes à règles très abondantes.
Ammon. carb. - Écoulement par le nez d'un mucus sanguinolent ; éternuements fréquents, de bonne heure le matin.
Hémorrhagie nasale tous les matins, en se lavant le visage, ou après le repas.
Argent. - Epistaxis précédée de chatouillement et de fourmillement dans les narines.
L'issue du sang est provoquée par le moindre effort en se mouchant, surtout immédiatement après le repas.
Arn. mont. - Le sang est d'un rouge brillant ; l'hémorrhagie a été provoquée par une violence extérieure, un coup, une chute ou de grandes fatigues corporelles.
- Epistaxis fréquentes avec éternuements répétés, surtout le matin.
Ars. - L'hémorrhagie nasale est sûrement un symptôme arsenical, Hahnemann l'a dit :
« Violente hémorrhagie nasale » et depuis, le fait a été confirmé ; mais quelles sont les conditions de son application thérapeutique ? Jusqu'à présent elles ont été assez mal déterminées.
La première de ces conditions est l'anémie et l'anémie particulière qui est consécutive à de grandes pertes de sang, accompagnée de faiblesse et d'agitation, deux états pathologiques qui s'excluent ordinairement, mais qui, précisément, quand ils sont réunis, constituent le vrai caractéristique de Ars.
Après l'anémie, l'hypérémie du cerveau provenant de l'abus des boissons alcooliques est encore une des bonnes conditions pour l'emploi de Arsenic dans l'épistaxis, précédé de Nux vom.
Ars peut encore convenir dans une hémorrhagie nasale qui survient pendant un coryza, dans des vomissements ou après un excès de colère.
Bellad. - Le sang est d'un rouge brillant ; l'hémorrhagie arrive le plus souvent la nuit, surprend dans le sommeil ; réveille et revient quelquefois le matin.
Céphalalgie frontale, rougeur du visage, pupilles dilatées.
Vertige en se baissant, photophobie ; étincelles devant les yeux.
Grondements et bourdonnements dans les oreilles avec un peu de surdité.
- Après Bellad., Nux vom. si des libations trop copieuses ou l'abus du café sont la cause de l'épistaxis et Puls chez les femmes qui sont réglées faiblement, en retard ou qui ne sont pas réglées du tout.
Bryon. - Quand l'épistaxis résulte d'un état général d'éréthisme vasculaire ou de congestion, le sang est d'un rouge brillant, principalement le matin, en se levant, ou la nuit pendant le sommeil, amenant le réveil ; pendant une suppression de règles ou après s'être échauffé par un temps chaud sous les rayons d'un soleil trop ardent.
Calcar. carb. - Épistaxis presque toujours par la narine droite et souvent abondante le matin, avec obstruction du nez.
Chez les enfants scrofuleux, saignements de nez qui surviennent à chaque instant, à propos de rien.
Chez les femmes dont les règles sont abondantes et surtout hâtives.
Carbo. veg. - La nuit, le matin au lit.
Tous les matins, écoulement de quelques gouttes de sang ; dans la journée saignements de nez très abondants, très prolongés, à plusieurs reprises ; l'hémorrhagie est renouvelée par le plus léger mouvement.
Avant et après, grande pâleur de la face, pouls petit, intermittent.
China. - Saignements de nez entre 6 et 7 heures du matin, qui se renouvellent très souvent.
- Doit être choisi toutes les fois que la perte de sang dure depuis quelque temps et que le patient est affaibli ; sur les personnes faibles, anémiques, à teint pâle, qui éprouvent par faiblesse des sifflements dans les oreilles et qui ont toujours la crainte de tomber en syncope.
Cina. - Chez les enfants qui ont des vers intestinaux, lombrics ou ascarides.
Symptômes qui en dénotent la présence :
prurit à l'anus, appétit vorace, faim même après avoir mangé, pâleur de la face, cercle blanc bleuâtre autour de la bouche.
Peuvent encore être indiqués dans ces cas Spigel et Merc.
Croc. sat. - Le sang est noir, épais, visqueux, il pend hors des narines en longs cordons.
Au moment de l'hémorrhagie le front est couvert de sueur froide.
Spécialement chez les femmes trop abondamment réglées et qui sont sujettes à des défaillances au moment des règles.
Epistaxis périodique, chronique.
L'abondance et la durée de l'hémorrhagie qui peut aller jusqu'à provoquer la syncope, sont des recommandations expresses pour Crocus.
Dulcam. - Si l'épistaxis arrive immédiatement après avoir souffert de l'humidité aux pieds.
Douleur pressive à la racine du nez.
Ériger. can. - Symptômes fébriles, rougeur du visage, congestion à la tête.
Ce médicament élevé très haut par l'École américaine, presque jusqu'à l'infaillibilité contre toutes les hémorrhagies actives ou passives, ne peut pas ne pas être mentionné ici, mais je me réserve de lui faire une plus large place dans l'histoire des hémorrhagies utérines après l'avortement ou après l'accouchement.
Ce que j'ai à en dire pour l'épistaxis se réduit à peu de chose ; je ne sache pas qu'il ait réussi ailleurs que dans les cas peu graves et encore l'avait- on employé à basses dilutions, à dose massive, ce qui n'est pas la preuve d'une spécificité bien marquée.
Ferrum met. - Épistaxis de deux formes bien distinctes : dans l'une le saignement de nez se fait par un seul côté, il est abondant, se répète souvent ; dans l'autre, les deux narines sont affectées également, mais il n'y a pas d'hémorrhagie précisément, seulement les deux narines sont constamment pleines de petits caillots de sang ; le tout dans des conditions analogues à celles de China et plus graves encore, parce que la détérioration de l'économie est plus profonde et date de plus longtemps.
Le sujet a constamment froid, même au lit, quand il n'y est pas brûlant avec la peau sèche, parcheminée ; fièvre lente qui s'exaspère la nuit.
Tous les soirs les mains surtout sont brûlantes la nuit, le corps est baigné de sueurs qui exhalent une odeur très forte.
Émaciation.
La peau est devenue d'une transparence telle qu'elle laisse apparaître clairement sous elle les veines superficielles même les plus tenues.
Les paupières sont oedématiées, infiltration des pieds, des chevilles, des genoux, des jambes, des mains ; quelquefois avec desquamation de la peau.
Au visage on remarque, au milieu d'une décoloration générale, des bouffées de chaleur qui se traduisent tantôt par des taches rouges accidentelles, sur une joue ou sur les deux joues à la fois, tantôt par une rougeur vive et passagère autour des yeux.
Graphit. - Chez les femmes dont les règles sont peu abondantes, l'épistaxis arrive le soir, avec chaleur au visage et autres signes de congestion à la tête. L'hémorrhagie se répète souvent.
Hamam. - Le sang est noir, coule lentement ; mais la durée de l'écoulement se prolonge.
Si l'hémorrhagie nasale supplée à des règles absentes et existe en même temps qu'une hémoptysie.
Indigo. - Épistaxis avec toux sèche.
Ipeca. - Hémorrhagie abondante avec pâleur et gonflement de la face ; les yeux entourés d'un cercle bleuâtre ; état nauséeux.
Épistaxis qui survient dans le cours d'une fièvre grave, soit continue, soit intermittente.
Kali carb. - En se lavant le visage, comme Ammon. carb.
Épistaxis tous les matins à 9 heures.
Carbo veg. répond aussi à l'épistaxis du matin, à la même heure.
Merc. sol. - Chez des enfants qui présentent réunis les symptômes vermineux (Cina).
Saignement pendant le sommeil ou en toussant ; le sang se coagule si vite qu'il pend en dehors des narines sous forme de caillots allongés comme des glaçons ; avant le saignement, il y a pression autour de la tête, comme par un bandeau.
Mosch. - Chez les femmes nerveuses, hystériques, il y a des mouvements convulsifs.
Nux vom. - Chez les jeunes gens, l'épistaxis se produit le matin ou après s'être échauffé par un violent exercice ; il est précédé ou accompagné de céphalalgie frontale et de plusieurs signes de congestion vers la tête.
Constipation.
- Chez les personnes avancées en âge, si des hémorrhoïdes ont été supprimées. -
À tout âge, à la suite d'excès de table, après l'abus du café, du vin et des liqueurs.
- Chez les femmes dont les règles sont hâtives et abondantes ; pour tous, le tempérament vif, irritable, emporté, est de rigueur.
Dans l'épistaxis de Nux vom., le sang est noir.
Puls. - Épistaxis le soir, dans l'après- midi, ou au moins avant minuit.
Chez les femmes dont les règles sont tardives, peu abondantes ou momentanément supprimées.
En opposition de Nux vom., caractère doux et patient.
Dans les conditions de rhume de cerveau.
L'épistaxis qui se montre chaque mois, un peu avant l'apparition des règles, est encore du ressort de Puls.
Rhus tox. - Si l'hémorrhagie a été provoquée par de violents efforts pratiqués, n'importe dans quel but, par des tiraillements, des allongements des membres, comme, par exemple, pour soulever un corps trop lourd ; le sang est d'un rouge brillant et forme promptement des caillots. L'hémorrhagie est abondante et a lieu la nuit, le plus souvent, ou le matin ; elle se renouvelle fréquemment soit en se mouchant un peu fort, soit en se tenant penché en avant.
Sec. corn. - Chez toutes les personnes affaiblies par un état maladif de vieille date, par des hémorrhagies antécédentes, chez les vieillards.
Sepia. - Saignements de nez violents chez les femmes et les enfants, qui se répètent souvent, pour peu que le corps soit échauffé par la marche ou que l'on touche le nez.
Plus particulièrement chez les femmes sujettes à des désordres utérins, ou dont les règles sont absentes depuis quelque temps.
Figure blême, constitution chétive, taille svelte, élancée.
Silicea. - Les enfants scrofuleux sont sujets à des saignements de nez qui se répètent constamment et deviennent presque habituels ; Silicea est ici d'un précieux secours.
Sulph. - Contre les récidives ; la diathèse psorique lui assigne sa place.
Les vertiges chroniques l'appellent inévitablement.
Thlas. burs. past. - Le nom de Boenninghausen mis en avant à propos de ce médicament dans l'épistaxis, m'impose l'obligation de ne pas le passer sous silence ; j'ai connu personnellement Boenninghausen et je l'ai apprécié mais j'ai aussi appris de lui à ne jamais jurer sur la parole du maître.
Je ne connais pas une seule observation qui autorise l'emploi de Thl. Burs. past. contre l'épistaxis. Le seul rapprochement à faire entre eux, c'est que l'un est astringent ; l'autre une hémorrhagie ; mais, dans notre École, on est plus sévère dans les appréciations. L'action élective et curative de la Bourse à pasteur n'est connue jusqu'ici et ne s'est exercée, à ma connaissance, que sur les organes du bas ventre, l'utérus et la vessie.
Trilli. pend. - Hémorrhagies passives provenant d'ulcérations de la membrane muqueuse du nez. Nous le verrons figurer plus avantageusement dans les hémorrhagies actives et passives de l'utérus.
Verat. album. - Épistaxis dans les plus mauvaises conditions, le pouls est lent, intermittent.
Pâleur mortelle de la face ; refroidissement général.
Le sang est noir, visqueux, très adhèrent.
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