Editorial: accueillir la diversité
S’il est vrai qu’en homéopathie nous avons à notre disposition une grande diversité de remèdes, il est aussi vrai que cette diversité existe dans les chemins qui peuvent nous mener à trouver le remède le mieux approprié pour le patient. Comme le remarque Jan Scholten, « le remède ne se préoccupe pas de la façon dont il est trouvé ! » En d’autres termes, toute méthode pouvant nous aider à comprendre la personne en face de nous et la profondeur de son problème est bienvenue. Rajan Sankaran souligne que notre approche doit être « homéopathique », que nous devons adapter notre approche aux besoins de nos patients et non l’inverse : suivre un agenda strict ne tenant pas compte de leurs besoins. Ce choix nous donne à la fois la liberté d’essayer des approches différentes lorsque cela est nécessaire et la responsabilité de demeurer vrai aux principes homéopathiques de base dans notre recherche du remède le plus adéquat.
Dans ce numéro, nous avons choisi de présenter des articles, non sur un thème précis, mais sur les différentes approches permettant de trouver un remède, ou parfois, une série de remèdes.
Vladimir Petroci nous présente un cas d’eczéma guéri et confirmé par les recherches de Jan Scholten sur le règne végétal. Ici, nous voyons comment les symptômes et le comportement d’une fillette reflètent non seulement ceux de sa mère, mais expriment précisément les thèmes de la famille à laquelle cette plante appartient. Même les composantes minérales des monocots – azote, carbone et silice – y sont apparentes.
Le cas de Guy Payen, d’un jeune homme dépressif et anxieux, se sentant comme « possédé » par une mère castratrice, nous montre une différente réaction aux traumatismes subis dans l’enfance. Dans cette situation, la nécessité de comprendre les dynamiques familiales est évidente : ce jeune homme s’est senti tellement submergé par les impulsions irrépressibles de sa mère de blesser son mari, qu’il en est presque arrivé à perdre et son sens de la réalité et sa raison.
Le cas de Deborah Collins nous montre lui aussi l’importance des dynamiques familiales. Une jeune fille dont le comportement, délibérément colérique et violent, terrorise sa famille, semble refléter l’histoire irrésolue de sa grand-mère battue par son père puis par son mari. Un remède n’a pas suffit à retrouver l’harmonie perdue, trois ont été nécessaires, chacun venant d’un règne différent.
Wiet van Helmond s’est aventuré dans des territoires peu connus en utilisant des remèdes obtenus à partir d’expérimentations par méditation et par méthodes traditionnelles. Le livre controversé de Madeline Evans, Meditation Provings, est, quoiqu’il en soit, un véritable réservoir d’informations. Mettant de côté ses doutes, Wiet prescrit un remède peu utilisé dans les situations traumatiques, apportant l’aide et le soulagement que des remèdes plus connus n’avaient pu donner. Ce remède pour l’instant peu connu trouvera certainement sa place dans nos pharmacies, lorsque nous chercherons un traitement pour des chagrins profonds.
Roma Buchimensky utilise, en association avec la méthode de la sensation, une méthode qui commence à faire son chemin : le tableau du règne végétal développé par Michal Yakir. Le cas d’un jeune scientifique, à la recherche d’un équilibre personnel, qui déteste être dérangé et dont les travaux portent justement sur les phénomènes de « perturbations », illustre parfaitement la famille des Violaceae et démontre magnifiquement l’adage : « Tous les chemins mènent à Rome. »
L’art et la science homéopathique connaissent aujourd’hui un développement important. Pour de nombreux homéopathes, ce sont des temps difficiles car les anciennes certitudes d’un chemin unique sont peu à peu remplacées par de nombreux possibles. La devise d’Hahnemann « Aude sapere » est là pour nous rappeler qu’il est important de continuer à développer notre art, tout en gardant nos pieds fermement posés sur les bases solides léguées par nos illustres prédécesseurs. « Osez apprendre », avec sagesse ; une belle devise pour la rentrée !
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