Editorial: le monde merveilleux des plantes
Ce numéro a pour thème la Théorie des Plantes, telle que l’a développé Jan Scholten dans son livre Wonderful Plants. Les cas présentés viennent du centre de Jan à Utrecht, ainsi que de collègues qui ont étudié et appris à travailler avec son nouveau système.
Jan Scholten est surtout connu pour son travail novateur sur le tableau périodique des éléments qui a rendu accessible à l’homéopathie l’ensemble du règne minéral.
Sa véritable passion, cependant, a toujours été le règne végétal. Afin de pouvoir comprendre la logique inhérente à un monde aussi vaste et varié que celui des plantes, il a d’abord été nécessaire de comprendre les schémas fondamentaux de la nature tels que nous pouvons les observer dans le règne minéral, tant il est évident que ces schémas se répètent dans tout l’univers.
Depuis de nombreuses années, Jan travaille sur les correspondances de concepts entre les règnes minéral et végétal, afin d’ouvrir un chemin dans la jungle des remèdes existants. Un de ses précédents ouvrages, Minerals in Plants, fut le premier pas sur ce chemin, montrant les minéraux les plus répandus dans certains types de plantes et soulignant ainsi les correspondances entre certaines propriétés de plantes et les minéraux qui les composent.
Son chef d’œuvre Wonderful Plants – un travail d’une ampleur incroyable – va bien plus loin qu’une simple description de chaque espèce et des caractéristiques de leur famille respective, car il met en place un système de classification qui nous permet de trouver des remèdes de plantes jusqu’ici peu ou pas connus. Suivant une évolution identique au tableau périodique, le règne végétal est cartographié selon son développement : des plantes primitives à celles plus avancées. Jan a choisi d’utiliser le système de classification Apg3 ; le dernier système disponible basé sur les recherches sur l’ADN.
De par sa nature, le règne végétal est plus complexe et moins facile à déchiffrer que le règne minéral. Les plantes sont extrêmement diverses et composées de nombreux éléments. Les patients ayant besoin d’un remède végétal semblent plus « ronds », plus « flous », ils ne se laissent pas facilement cerner ou enfermer dans une case bien définie et ont tendance à considérer différents points de vue.
Conséquemment, la Théorie des Plantes est plus difficile à saisir et à utiliser que le tableau périodique car elle demande aux homéopathes la capacité de percevoir les différents aspects en jeu chez le patient et, afin d’éviter de s’égarer sur de fausses pistes dans le choix du remède, de bien les différencier. Pour ceux qui sont tentés par l’aventure, elle offre une vue d’ensemble logique du règne végétal et permet de disposer de ce qui jusqu’à présent semblait n’être que des informations inutilisables ; ce qui est caractéristique chez ce patient mais qu’il est impossible de trouver dans nos répertoires.
Je laisse à Jan le soin d’introduire son système mais j’aimerais cependant encourager ceux qui ne se sont pas encore penchés sur son travail de relever le défi que toute nouvelle découverte pose ou propose. Cela ne veut bien sûr pas dire que nous devons tourner le dos à la façon dont nous avons travaillé jusqu’à présent, en fait, c’est tout le contraire : une connaissance de base solide et exhaustive est essentielle pour s’embarquer dans cette aventure. Dans notre pratique quotidienne, nous n’aurons souvent besoin que de ces connaissances de base pour dépister le remède approprié. Pour ceux qui possèdent déjà ces connaissances et qui désespèrent de trouver ce remède demeurant insaisissable, il est cependant réconfortant de réaliser qu’un système comme celui-ci peut nous aider à nous frayer un chemin dans le foisonnement d’informations remplissant nos matières médicales. Personnellement, je trouve que le travail de Jan va de pair avec nos connaissances traditionnelles, tout comme celui de Rajan Sankaran sur les thèmes des familles de plantes. Bien que de nombreux homéopathes éprouvent un sentiment de confusion lorsqu’ils sont confrontés aux approches variées de l’homéopathie moderne, il est bon de savoir qu’elles ne sont finalement pas contradictoires ou opposées mais qu’au contraire, elles se complémentent merveilleusement bien.
PS : Il est important de savoir qu’un index plus complet et plus facile à utiliser que celui placé à la fin du livre Wonderful Plants est disponible en ligne. Vous pouvez le télécharger gratuitement en utilisant le lien ci-dessous[1].
[1] http://www.alonnissos.org/downloads
Photo: Cyanotis speciosa; Jürgen Weiland
Catégories: Editoriaux
Mots clés: éditorial
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