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(Sulfate de quinine)
Formule : 2C20H24,
N202, H2SO7+7H2O.
Analytique
Générale : (Chininum
sulfuricum)
L’action physiologique de la
Quinine n’a pas été définitivement fixée.
Il est probable que le point
d’impact de son action se situe au niveau de la base du cerveau et des centres
nerveux ganglionnaires ; et pourtant, il est probable que le système
cérébro-spinal est le premier affecté par cette action.
A partir de ces centres d’action,
le remède exerce son pouvoir pratiquement sur chaque organe et tissu du corps.
Le sang augmente sa teneur en
fibrine et le nombre des globules rouges diminuent, ce qui occasionne une
leucocytose et une anémie, avec une débilité générale, de la prostration,
symptôme pour lesquels, il est un vrai remède homoeopathique.
La force et la fréquence de
l’action du cœur sont au début augmentées, puis diminuent et
s’affaiblissent ; la température du corps est réduite, les centres nerveux
vaso-moteurs étant au début excités puis ensuite paralysés.
Hyperhémie localisée, autour des
parties enflammées ; le cerveau est particulièrement impliqué dans cette
action, comme le montrent les symptômes cérébraux présents.
Ainsi, la quinine est
homoeopathique aux inflammations et aux fièvres, aussi bien qu’aux états
d’asthénie qui en résultent.
La ressemblance qui existe entre
cette pathogénésie et les effets pathologiques du paludisme, est suffisante
pour expliquer l’action positive de ce remède dans le traitement des fièvres
paludéennes et pernicieuses, au cours des quelles, il est le vrai remède homeopathique.
La rate augmente de volume et
s’hypertrophie, ses propriétés de fabrication des globules rouges étant
détruite ; ce fait aide à comprendre l’état anémique du patient.
Tout ceci se passe au travers de
l’action profonde du remède sur le nerf pneumogastrique ; c’est à partir
de cela que le foie devient parétique et congestionné, occasionnant de la
jaunisse, et donnant naissance à de nombreux troubles fonctionnels de
l’appareil digestif.
La branche sus orbitale du
trijumeau est tout spécialement touchée par la quinine, ce qui occasionne une
hyperesthésie et de sévères douleurs névralgiques, sans que pour cela, le
paludisme ou toute autre influence y soit associé.
Le trait le plus important de
l’action de la quinine est le caractère intermittent des accès qu’elle
occasionne, et la ressemblance générale de ses effets aux symptômes du paludisme.
Symptômes caractéristiques.
Psychisme : (Chininum
sulfuricum)
Le malade est gai, excité ; plus tard, il est abattu,
découragé.
Sensation qu’un malheur va arriver (Alum., Anac., Ars., Calc. c.) ; anxiété.
La mémoire est défectueuse ;
les pensées ne sont pas claires.
Tête : (Chininum sulfuricum)
Tourbillon dans la tête comme
une roue de moulin.
Vertige, avec bruits dans les
oreilles, respiration difficile, et envies de rendre au niveau de l’estomac.
Lourdeur et confusion dans la
tête.
Violente céphalée ;
battements, pression, ou douleurs déchirantes au niveau du front et des tempes.
Céphalée frontale ; une sorte
de douleur secouante ; la ressent à chaque pas ; début vers midi avec
des frissons.
Battements au niveau du vertex.
Névralgie intermittente à des heures régulière.
Céphalée intermittente ; violent battement, avec vertige et chaleur du
visage ; ferme
involontairement les yeux à cause de la prostration qu’il ressent.
Céphalée ; la douleur n’est
pas sévère, mais jour après jour et semaine après semaine, le cerveau est
continuellement douloureux.
Distension des veines de la tête
et du cou.
Yeux : (Chininum
sulfuricum)
La papille
optique et la rétine sont très anémiques ; la papille optique paraît
sèche.
La vision est
obscurcie comme par un voile ou un brouillard. (Caust.,
Phos., Merc., Puls., Sulph.)
Les pupilles sont
dilatées. (Bell., Hyos., Stram.)
Les yeux sont très sensibles à la
lumière (Aconit, Bell., Cinch.) ; larmoiement en pleine lumière.
Lumière
brillante et étincelles dans le champ visuel. (Cycl., Merc.)
Secousses
névralgiques dans les nerfs sus et sous orbitaires ; généralement
périodiques.
Strabisme intermittent ;
l’enfant peut loucher aujourd’hui et être bien demain.
Conjonctive injectée ; les
paupières sont rouges et gonflées ; les pupilles sont contractées ;
larmoiement ; photophobie extrême ; douleurs déchirantes dans
l’orbite et céphalée, avec soif et fièvre ; tous les deux jours.
Un point noir, de la taille d’une
tête d’épingle se déplace avec l’œil droit.
Cécité.
Blépharospasmes.
(Agar.)
Névralgie supra orbitale très douloureuse (Bell., Cinch., Spig.) ;
tous les jours.
Oreilles : (Chininum sulfuricum)
Sonneries et rugissements dans les oreilles (Aconit, Ars., Bell., Cinch., Sulph.) ; avec
surdité.
Bourdonnements d’oreilles.
Nez : (Chininum sulfuricum)
Violente epistaxis chez les jeunes
patients.
Face : (Chininum sulfuricum)
Pâle ; souffrante ;
maladive ; soufflée ; terreuse ; oedématiée.
Douleur au niveau de l’os malaire
gauche.
Le visage et les
conjonctives sont jaunes.
Névralgie au
niveau du maxillaire inférieur. (Cinch., Spig.)
Névralgie
faciale ; périodicité matinale ; débute sous l’œil, puis s’étend dans
l’œil et autour.
Bouche : (Chininum sulfuricum)
Bouche sèche.
Soif, surtout durant le stade de
transpiration.
Langue blanche (Bry., Ant.
c., Merc.) ; saburrale,
épaisse, jaune ; jaune à la racine (Merc. iod.) ; flasque (Merc.).
Salive
augmentée. (Cinch., Merc., Iodi., Nitr. ac.)
Répugnance
exagérée pour toute nourriture.
Goût pâteux, fade ou amer.
Troubles de la
parole ou difficulté d’élocution. (Caust., Gels., Hyos.)
Estomac : (Chininum
sulfuricum)
Anorexie, ou
perte de l’appétit.
Éructations ;
pyrosis ; hoquet ; nausée ; vomissement.
Pression au
creux de l’estomac.
Pression dans l’estomac après
avoir mangé, suivie de douleurs coupantes dans l’abdomen.
Dyspepsie ou douleur du cardia,
avec nausée, dégoût des aliments, éructations, goût amer, vomissement de bile.
Abdomen : (Chininum sulfuricum)
Douleur dans la région du foie un
peu avant d’aller au lit.
Augmentation douloureuse de la rate après un accès palustre ; présence également d’hydropisie. (Ars.)
Douleur sourde dans la région de
la rate, qui disparaît à la pression ; présence également de sensation de
pointes dans la rate.
Distension de
l’abdomen, avec beaucoup de gargouillements et d’évacuation de vents. (Carb. v.,
Cinch., Lyc., Sulph.)
Violentes
douleurs coupantes, tranchées, surtout dans la région du colon
transverse ; également après avoir mangé.
Les organes digestifs des
personnes âgées sont relâchés, descendus.
Selles : (Chininum sulfuricum)
Dysenterie ; fièvre
intermittente, les évacuations ont une odeur de charogne. (Ars.)
Diarrhée nocturne.
Constipation
ou selles molles, suivies de faiblesse, d’asthénie.
Urine : (Chininum
sulfuricum)
Dépôt
granulaire ou jaune paille, ou d’un sédiment comme de la brique rouge.
Urines troubles, hautes en
couleur, et dégageant une forte odeur. (Benz. ac.)
Hématurie ; albuminurie.
Organes de la femme : (Chininum
sulfuricum)
Métrorragies passives, avec
diminution de l’irritabilité.
Organes respiratoires : (Chininum
sulfuricum)
Toux occasionnée par une
irritation dans le larynx et les bronches.
Respiration
augmentée, lente, irrégulière. (Digit.)
Oppression
thoracique ; peut difficilement respirer à cause de l’asthénie.
Pointes et douleurs piquantes dans
les côtés de la poitrine (Bry., Kalium carb.) ; névralgie intercostale.
Coeur et pouls : (Chininum
sulfuricum)
Anxiété
précordiale ; palpitation ; cœur faible ; prostration générale.
(Aconit, Ars., Digit.)
Le pouls est
plein et puissant ; faible, tremblement, difficilement perceptible.
(Aconit, Ars.)
Cou et
Dos : (Chininum
sulfuricum)
La dernière vertèbre cervicale et la première dorsale sont
sensibles à la pression ;
de même pour les vertèbres dorsales.
La 3 ème vertèbre dorsale est
douloureuse au toucher, avec oppression thoracique ; irritation de la moelle.
Douleurs périodiques dans le
dos ; reviennent aux alentours de minuit, et s’étendant à la tête.
Membres : (Chininum sulfuricum)
Faiblesse ;
tremblement ; le pouvoir de la volonté sur le mouvement de tous les
membres semble grandement diminué.
Les mains sont froides, et le
patient présente des sueurs froides.
Rhumatisme inflammatoire ;
aigu, articulaire ; fièvre rémittente ou intermittente ; les
articulations sont particulièrement sensibles. (Cinch.)
Lourdeur et douleurs dans tous les
membres, et surtout les articulations.
Névralgie sciatique du côté droit.
Généralités : (Chininum
sulfuricum)
Agitation ; grande sensibilité au
toucher et aux bruits.
Sensation de malaise interne,
comme si une maladie se préparait.
Faiblesse ; tremblement ;
lipothymie ; faim.
Grande sensibilité aux influences
externes.
Grande lassitude, lourdeur, et
aucun goût au travail.
Douleurs névralgiques intermittentes dans différentes
parties du corps.
Les symptômes reviennent périodiquement (Ars.), un jour sur deux (Cinch.).
Suppuration avec
frissons (Hep. s., Merc.) ; sueurs abondantes (Ars.,
Cinch., Phos., Sulph. ac.)
Œdème, surtout avec la pathologie
splénique et hépatique (Ars.) ; malaria (Ars., Cinch.).
Se sent faible et nerveux ; un petit exercice lui occasionne des palpitations.
Débilité, occasionnée par une perte abondante de
liquide, surtout après avoir perdu du sang. (Cinch.)
Spasmes
cloniques ou secousses dans les membres.
Convulsions tétaniques, avec perte
de conscience.
Sommeil : (Chininum sulfuricum)
Insomnie par excitation du système
nerveux.
Fièvre : (Chininum sulfuricum)
Frissons ; accès réguliers à la même heure. (Ced.)
Frisson très net à 15 heures.
Les stades froid, chaud et
transpiration sont bien distincts, et avec une apyrexie parfaite.
Frisson à 10, 11
heures du matin (Natrum mur.) et de 15 heures à 22 heures, périodicité, fièvre
tierce (Cinch.) ou quarte ; tremblement des membres ; douleurs dans
la rate (Ars.) ; rachis sensible ; face pâle ; soif ;
lèvres bleues ; sonneries dans les oreilles (Cinch.).
Frisson général,
surtout dans le dos.
Les extrémités,
ainsi que le nez et le menton, sont froids.
La température
du corps est diminuée.
Fièvre intense ; plénitude de
la tête ; visage rouge ; grande soif ; après être allé au
lit : chaleur, fièvre, avec bâillements et éternuements fréquents ;
délire ; les veines des bras et des jambes sont augmentées de
volume ; la peau est bouillante et sèche.
Douleur du rachis en appuyant.
Bouffées de chaleur ; soif à 16
heures.
Transpiration avec soif ;
transpiration abondante même au repos ; la sueur apparaît graduellement
après la fièvre ; sueurs abondantes également au moindre mouvement (Calc.
c., Merc., Phosph.) ; transpiration très abondante le matin au lit (Calc.
c., Nitr. ac., Phos.) ; diarrhée nocturne, abondante,
épuisante ; sue abondamment pendant le sommeil (Cinch., Phos.) ;
sueurs débilitantes.
Action thérapeutique : (Chininum
sulfuricum)
Dans tout ce qui touche au
paludisme ; fièvre quarte ; fièvres pernicieuses, intermittentes et
rémittentes ; frissons congestifs ; splénomégalie ; foie
congestionné et augmenté de volume ; jaunisse ; anémie ;
leucocytose ; débilité maladie et générale.
Il faut penser à ce remède dans la
fièvre typhoïde, les fièvres éruptives, la pneumonie, etc., l’apparition de
symptômes intermittents ou qui deviennent rapidement pernicieux ;
inflammations et suppurations ; œdème ; congestion du cerveau ;
apoplexie ; névralgie ; rhumatisme ; dyspepsie ;
surdité ; amaurose, etc.
Conditions d’application : (Chininum
sulfuricum)
Patients cachectiques affaiblis
par une perte de sang.
Comparaisons : (Chininum
sulfuricum)
Ars., Ced., Eupat., Ferr.
Helianthus suit bien pour empêcher
le retour du frisson. (Hg.).
Lach., Natr. mur.
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