Manque de sécurité et solitude: deux cas de Drimys winterii
Cas clinique 1 : femme, 60 ans, souffrant d'insomnie
Mme X vient pour une problème d' insomnie. Elle souffre de palpitations qui l’empêchent de s’endormir, elle se sent épuisée, comme en « burn out ». Elle souhaiterait aussi retrouver un équilibre nerveux; elle est très nerveuse, essayant de tout gérer depuis son divorce.
Elle était mariée à un homme qui était « l’amour de sa vie » ; elle dit et redit combien elle l’aimait. Ils ont une fille, dont la naissance a été difficile. L’accouchement du deuxième enfant s’est soldé par une césarienne. L’enfant n’était pas mature et avait de nombreux handicaps ; il est mort à la naissance. Elle a « vu » l’enfant alors qu’elle était sous anesthésie, ce qui montre sa sensibilité. Elle est en général hypersensible.
Elle a longtemps vécu avec son mari et sa fille à l’étranger. C’est là que son mari a commencé une relation avec une autre femme, avec qui il a eu un enfant. Organiser le divorce allait contre tout en elle ; elle l’aimait toujours énormément mais ne pouvait pas supporter ce qu’il avait fait. Maintenant, elle doit survivre, et sa fille l’aide. Elle doit construire un nouvel avenir pour elle et sa fille. Le processus de séparation lui a été très difficile mais elle voulait montrer à sa fille qu’elle pouvait se sortir de cette situation douloureuse.
Elle ressent toujours la douleur de la perte de son mari à chaque fois qu’elle pense à lui ou qu’ils se téléphonent. Son point faible est qu’elle a tendance à donner plus qu'elle ne reçoit, ne demandant rien en retour. Elle peint, chante et écrit de la poésie. Elle est très sensible, ressent les sentiments des autres ; elle est aussi sensible aux radiations électromagnétiques. Elle anticipe toujours une menace, la ressentant dans son corps ; elle sent son squelette en tension permanente.
Famille
Ses deux parents ont fait des études, et venaient tous les deux de familles de
pasteurs. Son père était enseignant. Elle avait un frère trisomique qui est
décédé à 50 ans. Ses parents ont appris le diagnostic quand sa mère était
enceinte d’elle. Elle est née au début de la deuxième guerre mondiale.
« Des bombes tombaient sur mon berceau. » L’insécurité était
permanente. Ses parents ont dû se cacher afin de ne pas être déportés. Sa mère
était tout le temps anxieuse, elle a
'bu' cette anxiété avec le lait maternel. Son père a quitté la famille
pour une autre femme quand elle avait huit ans. Sa mère était « une
épave » avec des troubles du comportement borderline. Elle pouvait être
d’humeur très changeante, gentille un moment et agressive le moment d’après.
Elle avait le sentiment qu’elle devait rendre les choses supportables pour sa
mère et qu’elle devait travailler dur afin d’obtenir toute forme d’amour; « L’amour doit être gagné. » Elle
se sentait responsable à la fois pour sa mère et pour son frère. Elle avait de
bonnes relations avec sa belle-mère, qui lui a laissé un héritage, ce qui lui a
permis de se débrouiller financièrement après le divorce.
Elle se sent très seule. Elle se renferme, construisant constamment un mur autour d’elle. Ce comportement a démarré très tôt, quand elle a du remplacer son père et s’occuper de sa mère. Elle a toujours fait de son mieux, mais avait le sentiment que ce n’était jamais assez. Plus tard, elle a éprouvé la même chose avec son mari. Dans l’amour, elle se donne entièrement, mais « je n’ai pas pu le garder.» Elle se renferme en elle-même. Elle se considère comme une individualiste, mais elle n'aime pas ça parce qu’elle désire s’intégrer. Elle a l’impression d’avoir été mise au rebut.
Son énorme sensibilité et sa tendance à ramasser tout ce qui vient des autres oriente vers le règne végétal. Il y a de nombreux éléments de la série Carbone : sensation constante de menace, essaie de survivre, pas de sécurité, mère borderline, « l’amour doit être gagné », se sent toujours seule. On repère la phase 3 à sa tendance à se donner, se sacrifier, à ne jamais se sentir intégrée, à avoir le sentiment de ne jamais pouvoir en faire assez. Ceci nous amène aux Magnoliidae, phase 3, Canallales et à Drimys winterii.
Remèdes précédents
Natrum sulphuricum : elle est toujours très impliquée
dans la relation avec son ex-mari, disant combien elle l’aime et qu’il est
l’amour de sa vie ; il lui est difficile de se détacher de lui. Après ce
remède, elle a dormi profondément pendant deux nuits. Elle a suivi un channeling
qui l’a aidée énergétiquement.
Holmium oxydatum : isolement, spiritualité. Oxydatum : malhonnêteté, mise à l’écart, utilisée, victime. Après ce remède, elle s’est sentie plus libre.
Thullium oxydatum : son mari lui manque, le soleil lui manque, pas de courage, souffre d'être jugépe. Elle se sent plus légère après ce remède, comme si elle avait été allégée.
Tous ces remèdes lui ont apporté quelque chose, mais il reste toujours ce quelque chose de plaintif dans sa voix qui me fait penser que la partie la plus essentielle n’a pas été touchée. Pendant cette période, Jan Scholten présentait sa Théorie des Plantes. Quand j’ai réexaminé ce cas, je ne pouvais pas m’empêcher de remarquer la similarité entre le mari de cette femme et son père. Elle a eu le sentiment d’être coupée en deux, abandonnée, solitaire, triste, recherchant la sécurité en construisant un mur autour d’elle, et essayant toujours de faire de son mieux pour s’intégrer mais n’y parvenant jamais. Selon la Théorie des Plantes, on arrive alors aux Magnoliidae : la racine de son problème se situe dans sa famille d’origine.
Prescription : Drimys winterii
Suivi
Le jour suivant la prise de Drimys
winterii, elle se sent à 100% calme physiquement, mentalement et
spirituellement. Le fait de prendre le remède une fois par semaine lui a
apporté un soutien et un sentiment d’équilibre profond. « Mon passé est
fini ! » Elle avait essayé tant de différentes choses pour s’en
sortir, et elle a finalement réussi. Elle se sent bien depuis maintenant un an
et demi.
Cas clinique 2 : femme, 30 ans, souffrant de dépression
La patiente, une femme de trente ans, vient
pour fatigue et dépression. Elle dort mal, se retire du monde parce que tout
lui coûte de plus en plus d’énergie : « Toute cette pression et ce
stress ». Elle pense que sa vie est un combat. Elle se sent comme une
étrangère, une observatrice. Elle trouve difficile d’établir de bonnes limites,
et elle a honte d’être incapable de faire quelque chose de sa vie. C’est la
plus jeune de quatre enfants, deux sœurs et un frère. Sa sœur juste au dessus
d’elle est bipolaire et schizophrène. Elle a eu un accès psychotique une fois,
pensant qu’elle pourrait empoisonner sa mère. Ça ne s’est pas bien passé pour
elle quand elle était au lycée. Elle ne dormait pas bien et est devenue hyper
excitée. L’attention de ses parents allait complètement à sa sœur ainée et elle
se sentait abandonnée. Elle se comparait continuellement à sa sœur et luttait
pour son identité. Plusieurs membres de la famille ont souffert de dépression :
son neveu s’est suicidé et son père est bipolaire.
En ce moment, sa relation s’est juste terminée. Elle a un nouvel emploi et a
peur de se tromper, ce qui la stresse énormément. Elle est très fatiguée et
passive, couchée sans son lit à regarder la télévision. Son humeur est
changeante ; elle se sent déprimée, très seule et ne peut pas trouver de
but dans sa vie. Elle n’arrive pas à se débrouiller seule. Sa maison est un
chaos et elle n’a aucune structure, aucune prise dans la vie. Elle se cramponne
facilement aux autres. Si les autres veulent faire quelque chose de leur côté,
elle se sent de nouveau seule. Pendant la consultation, j’ai remarqué combien
elle cherchait un soutien : elle n’arrêtait pas de parler, cherchant une
solution qu’elle n’arrive pas à trouver.
Analyse
Les facteurs suivants nous dirigent vers la série Carbone : se sentir
petit, dépendant, se cramponner aux autres, seule
Problèmes viennent de la famille d’origine : série Carbone, Magnoliidae
Se tient sur la touche : qualité Boron, phase 3
Prescription : Drimys
winterii
Suivi
Après Drimys winterii, elle est très
fatiguée mais rapidement elle a plus d’énergie qu’avant. Elle retourne
travailler et reçoit le soutien qu’elle demande. Elle se concentre mieux et ses
relations avec les autres s’améliorent aussi. Si quelqu’un ne fait pas comme
elle le souhaiterait, elle ne se sent plus repoussée. Elle a des contacts avec
sa sœur schizophrène mais parvient à ne pas s’y perdre, comme elle le faisait
auparavant. Elle a repris la danse et le chant et à l’air revigorée et enjouée.
Il ne reste rien de la fatigue et de la dépression. Un an plus tard, elle va toujours bien.
Photos: Wikimedia Commons
The kiss; Gustav Klimt; public domain
Drimys winteri; A.Barra; Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license
Catégories: Cas
Mots clés: insomnie, palpitations, épuisement, hypersensibilité, solitude, divorce
Remèdes: Drimys winterii
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