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(Docteur James Stephenson. — Provings Hahnemanniens. Un ouvrage de 147 pages (Sulfanilamide).
Je vous ai déjà parlé de cet ouvrage, ainsi que de l'auteur.
Cet ouvrage contient 37 pathogénésies nouvelles ou réexpérimentées, et son étude approfondie, est à mon sens un enrichissement des connaissances homoeopathiques de chacun.
C'est la raison pour laquelle, j'ai demandé au Docteur James Stephenson, l'autorisation de traduire régulièrement, dans ma revue de presse, un « proving hahnemannien » de son ouvrage.
Cette autorisation, il me l'a accordée gentiment et sans façon ; au nom des homoeopathes de langue Française, je le remercie de nous avoir permis de profiter de la riche expérience de son ouvrage.
Je vous ai déjà donné la traduction de Carcinosinum ; voici celle de Sulfanilamide.
Ce remède est plus connu de chacun de nous, sous le nom d'Exoseptoplix, c'est donc un sulfamide.
C'est le Docteur A. Sutherland, qui expérimenta ce produit, en 3 X, 6 X, et 200 (The Homoeopathic Recorder, 55, 29-37, 1940 ; 59, 99-109, 1943).
Symptômes Expérimentaux
Vertiges (Sulfanilamide)
Avec nausées,
> au grand air,
> en se penchant en avant.
Yeux (Sulfanilamide)
Augmentation de volume des paupières de l'œil gauche.
Éruptions pustuleuses jaunes, au niveau des paupières.
Orgelets de la paupière inférieure gauche.
Face (Sulfanilamide)
Acné du menton.
Douleur brûlante au niveau du pli naso-génien gauche, ainsi que de la tempe droite ; menton comme endolori.
Éruptions, au niveau de la tempe droite.
Papule en regard de l'oreille gauche.
Pustules au niveau du front, du pli naso-génien gauche, ainsi que de la tempe droite.
Pustules au-dessus de l'oreille droite.
Abdomen (Sulfanilamide)
Douleur au niveau de l'hypogastre.
Sensation de plénitude abdominale.
Extrémités (Sulfanilamide)
Douleur au niveau de la jambe droite.
Peau (Sulfanilamide)
Douleur brûlante.
Éruptions brûlantes, amélioration par la chaleur, amélioration par les écoulements.
Éruptions papuleuses, pustuleuses.
Peau est douloureuse, comme endolorie.
Symptômes Toxicologiques
Psychisme (Sulfanilamide)
Agitation,
Comme intoxiqué.
Confus,
Gaîté de cœur,
Indolent,
Irritable,
Joie de vivre.
Mou,
Nervosité.
Perte de la mémoire avec surdité .
Tristesse.
Vertige (Sulfanilamide)
Tête (Sulfanilamide)
Douleur.
Yeux (Sulfanilamide)
Inflammation du nerf optique.
Audition (Sulfanilamide)
Sons à type de sonneries, de sonnettes.
Nez (Sulfanilamide)
Éternuements.
Estomac (Sulfanilamide)
Indigestion,
Nausées,
Perte d'appétit.
Vomissements.
Abdomen (Sulfanilamide)
Douleurs crampoïdes.
Inflammation du foie.
Rectum (Sulfanilamide)
Constipation,
Diarrhée.
Vessie (Sulfanilamide)
La miction est lente,
Le jet faible.
Rétention d'urine.
Urines (Sulfanilamide)
Calculs.
Sédiment.
Respiration (Sulfanilamide)
Asthmatique.
Désire respirer profondément.
Difficile.
Poitrine (Sulfanilamide)
Douleur.
Extrémités (Sulfanilamide)
Coloration bleue.
Engourdissement.
Fourmillement.
Picotements.
Frisson
Fièvre
Peau (Sulfanilamide)
Coloration rouge,
Jaune.
Éruptions morbilliformes .
Dues à une cicatrice.
Urticaire.
Symptômes généraux
Maladies : (Sulfanilamide)
Agranulocytoses,
Encéphalopathies,
Hépatites.
Laboratoire : (Sulfanilamide)
Acidose sanguine,
Agranulocytose,
Anémie hémolytique,
Diminution du pouvoir de combinaison du CO2.
Leucopénie,
Méthémoglobinémie,
Sulfhémoglobinémie,
Urémie.
Fatigue, (Sulfanilamide)
Lassitude générale.
Pouls rapide.
Réponses et indications cliniques (Dosages Allopathiques)
Fièvre
Maladies générales (Sulfanilamide)
Actino‑Mycoses,
Conjonctivites folliculaires,
Dermatis herpetiformis,
Lupus érythémateux disséminé,
Lympho-Granulomatose vénérienne,
Molluscum granulosum,
Pemphigus,
Peste.
Trachome.
Bactéries (Sulfanilamide)
Bacille de Ducrey,
Bacille de Friedlander,
Bacille du colon,
Bacille dysentérique,
Gonocoque,
Gram négatif et cocci,
Hemophilus influenza,
Méningocoque,
Pneumocoque, staphylocoque,
Streptocoque hémolytique
Streptocoque viridans.
Au sujet de cette intéressante pathogénésie, il me revient en esprit, une observation de malade que j'ai vue et guérie, il y a quelques années, sans savoir que Sulfanilamide, avait été expérimenté aux U.S.A.
Je vous résume cette observation, qui peut être utile à chacun d’entre nous :
Il s'agissait d'une vieille fille de 55 ans, qui présentait un eczéma géant de la face et des mains ; et chez qui, je faisais des « zig-zags » depuis plusieurs semaines, en obtenant pour tous résultats, une amélioration sensible, mais pas de guérison permanente.
Or, voici qu'un jour, ladite demoiselle, trouve dans un tiroir un flacon poudreur d'Exoseptoplix, oublié là, depuis longtemps, et qu'elle est prise de l'idée saugrenue de s'en saupoudrer le visage.
Je reçois un appel quelques heures après : son visage est méconnaissable, est couvert de croûtes jaunes, comme du miel séché, surtout au niveau du menton et de la lèvre supérieure, avec une sensation de brûlure et de cuisson ; en ce temps-là, je n'avais pas encore compris la différence entre l'identique et le semblable, c'est la raison pour laquelle je prescrivis :
Sulfanilamide 3 X, un flacon poudre, une mesure dans un peu d'eau trois fois par jour, durant huit jours.
L'effet fut miraculeux, puisqu'elle guérit à tout jamais de cet eczéma, pour lequel je « louvoyais » depuis plusieurs semaines.
J'ai retrouvé cette observation, en traduisant la pathogénésie de ce remède, que le Docteur James Stephenson a eu l'idée d'inclure dans son ouvrage.
Toujours au sujet de Sulfanilamide, on peut résumer son tableau dermatologique de la manière suivante :
— Éruptions cutanées, surtout au niveau du visage, avec douleurs à types de brûlures et d'endolorissement, amélioration par les applications chaudes.
On pourrait répertorier ces symptômes, et voir ainsi les remèdes qu'il convient d'envisager dans le Diagnostic différentiel de Sulfanilamide.
Pour cette répertorisation, j'ai pris comme symptôme éliminateur : amélioration par les applications externes chaudes. Il s'agit là d'une rubrique très importante.
Pour varier, je me suis servi du répertoire du Docteur Constantin Lippe.
Vous savez certainement que Kent est parti de Constantin Lippe, ainsi que du Docteur Edmund Lee, pour confectionner son grand répertoire, mais qu'il faut dans certains cas compléter.
Cette rubrique, vous la retrouverez très souvent dans votre pratique de tous les jours, elle mérite d'être connue et transcrite, la voici :
Arsenicum, aurum, chamomilla, china, cicuta virosa, clematis, cocc., colchicum, conium, corallium rubrum, helleborus, hepar, nux moschata, nux vomica, rhododendron, rhus, sambuccus, scilla, sepia, silicea, strontium, sulfur.
Tous ces remèdes sont améliorés par les applications externes chaudes. (22 remèdes)
De plus, n'oublions pas que la valorisation de Constantin Lippe, ne comprend que deux degrés.
Les trois rubriques retenues pour cette répertorisation furent :
1. Éruptions brûlantes,
2. Éruptions endolorissantes,
3. Éruptions surtout de la face.
Voici les remèdes qu'il convient de retenir pour ce diagnostic différentiel, et par ordre d'importance :
1. Hepar sulfur, 7 1/4,
2. Sepia, 6 4/4,
3. Cicuta virosa et Sulfur, 5 4/4,
4. Arsenicum album, 5 3/4,
5. Rhus toxicodendron, 4 2/4.
Vous voyez qu'il n'y a pas qu'Arsenicum qui soit amélioré par les applications chaudes.
Il existe également des petits remèdes de la peau, tels que :
Fragaria,
Homarus,
Physalia physalis,
mais également des pathogénésies françaises récentes, je veux parler du Gardénal du Docteur Pierre Vannier, mais surtout du Diméthyl paraphénylène diamine, dont le Docteur Dano a publié plusieurs observations (A.H.F., n° 10, juillet 1963, page 777 à 785).
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