<< page précédente | sommaire | page suivante >> |
Le Comité de la Pharmacopée Homoeopathique Américaine, a décidé d'inclure dans son ouvrage 44 nouveaux remèdes, dont le proving a été établi avec soin.
Parmi ces 44 remèdes, 21 le furent au Mexique, par une École Homoeopathique, dont l'éloge n'est plus à faire.
De manière à nous familiariser d'avec ces remèdes « Mexicains », le Docteur Garcia Trevino, nous en donne les provings.
Au-dessus de tous les provings qui vont suivre, il convient de placer l'œuvre importante du Docteur Luis G. de Legarreta, intitulée : M. M. Homoeopathique des Plantes Mexicaines (Mexico, 1961).
Cet ouvrage contient l'intégralité des provings Mexicains, dont nous allons avoir un aperçu ci-après.
Son nom complet est Hibiscus Abelmoshus, ou Ambrette.
Il est possible de se le procurer en France, car nos laboratoires homoeopathiques en possèdent la souche.
C'est une plante exotique, dont la 1 ère dilution liquide est la T. M.
1. Histoire et observations cliniques. (Abelmoschus)
Ce fut le Docteur de Legarreta, qui le premier introduisit ce remède en Homoeopathie.
La plante occasionne de la somnolence, de la dysphagie, de l'œdème des mains et des jambes.
On l'utilise empiriquement, pour antidoter le venin des insectes, des araignées et même des serpents.
Ainsi, Abelmoshus 3 X, pris tous les jours préserve de la piqûre des moustiques.
2. Symptômes. (Abelmoschus)
Psychisme. (Abelmoschus)
Évite les endroits où se trouvent mouches et moustiques, de peur d'être piqué.
Ferme portes et fenêtres, de manière à empêcher tous ces insectes de pénétrer chez lui, et, anxieusement, il attend le lever du jour.
Peur de la nuit et de la pénombre, car c'est à ce moment, pense- t-il que, serpents, scorpions et araignées, font leur besogne d'insectes venimeux.
Peur des venins d'animaux de toutes sortes.
Tête. (Abelmoschus)
Lourdeur; sensation d'avoir la tête serrée comme par un lien, comme par une bande (Crotalus cascavella).
Yeux. (Abelmoschus)
Douleurs perforantes, perçantes, dans les yeux, comme par un clou.
Scotome; taches devant les yeux, qui obscurcissent la vision.
Oreilles. (Abelmoschus)
Diminution de la sensibilité auditive, tandis que l'on marche en bas des escaliers.
Face. (Abelmoschus)
Démangeaisons,
Mâchoires serrées.
Mouvement des lèvres est difficile,
Trismus (Crotalus cascavella).
Visage jaune-pâle.
Bouche. (Abelmoschus)
Élocution difficile,
Mâchoires serrées.
Salivation excessive, mais avec une sensation de sécheresse dans la bouche,
Salive épaisse et collante, gluante, pâteuse,
Trismus.
Gorge. (Abelmoschus)
Dysphagie.
Estomac. (Abelmoschus)
Désir d'aliments et de boissons froides.
Douleur épigastrique,
Organes respiratoires. (Abelmoschus)
Douleur aiguë, au niveau du thorax.
Dyspnée.
Cœur. (Abelmoschus)
Oppression au niveau de la région précordiale.
Palpitations rapides, avec peur.
Extrémités. (Abelmoschus)
Oedème des mains et des jambes.
Tremblements et paralysie des mains et des jambes.
Commentaires. (Abelmoschus)
Ce proving appelle quelques commentaires, tant sur le plan prophylactique que curatif.
Tout d'abord en ce qui concerne la prophylaxie des piqûres d'insectes, nous trouvons dans la M. M., un autre remède important, il s'agit de Staph.
Le Docteur H. L. Trexler (J.A.I.H., 1965, n° 516, 142-152), a montré que Staph., empêche les piqûres d'insectes, et plus particulièrement celles de moustiques, avec un résultat positif d'environ 90 %.
La dynamisation optima est la 3e D., per os, et prise quotidiennement.
Vous trouverez dans votre Kent, à la page 1331, une rubrique consacrée aux piqûres d'insectes, et à laquelle il conviendra d'ajouter Abelmoshus.
Le proving que nous donne le Docteur Garcia-Trevino est très suggestif ; lorsqu'on le lit et que l'on tente de saisir son génie, son profil, on voit apparaître deux tableaux, l'un aigu, l'autre chronique, ou subaigu.
Un tableau aigu, celui des suites de piqûres d'insectes venimeux, s'accompagnant de peur, de gonflement, d'œdème, de douleur perforante, avec salive épaisse, et contraction des masséters.
En présence d'un tel tableau, on est tenté de prescrire Abelmoshus.
Le second tableau qui se profile, c'est celui d'un malade chronique.
Rappelez-vous, vous l'avez plusieurs fois rencontré en face de vous, à votre consultation ; il s'agit d'un malade qui a une peur affreuse des serpents, des araignées et des insectes en général, avec ses sensations de spasmes fonctionnels, au niveau de la gorge, de l’estomac, des bronches, ou du cœur, les mains tremblantes, la bouche épaisse, la salive tellement épaisse, que lorsque la malade parle, vous percevez le bruit de toute la « machinerie » qui préside à l'élocution.
Voici une bonne occasion de prescrire Abelmoshus, surtout si votre malade a un désir de boissons et d'aliments froids.
C'est un remède qui doit passer dans notre pratique quotidienne, car, le proving que l'on nous propose est Hahnemannien.
Si l'on devait donner le portrait de ce remède, dans une coquille de noix, selon l'expression imagée de Nash, on pourrait le faire de la manière suivante.
Les mots qui suivent sont uniquement destinés à créer dans votre esprit une image, une silhouette générale d'Abelmoshus :
Peur, spasmes, aggravation la nuit. Tremblements, paralysies, œdèmes. Sécheresse des muqueuses. Sécrétions épaisses et pâteuses. Sensations : constriction et douleur perforante. Moustiques, serpents, araignées.
Référence (Abelmoschus) : Docteur Eliud Garcia Trevino. Pathogénésies de quelques nouveaux remèdes Mexicains. Journal of the American Institute of homoeopathy, 1966, n° 11/12, 330/337.
<< page précédente | sommaire | page suivante >> |