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Le proving de ce métal fut réalisé sous la direction de W. L. Templeton, et publié dans le B.H.J. (43 : 79, 84, 1953).
Les dynamisations furent spécialement préparées par les Laboratoires Nelson, de Londres, et durant le proving, on utilisa : 3 X, 6 X, 12 X, 30 CH.
Il y eut 7 provers et 4 contrôles.
Voici tout d'abord le tableau pictural du remède que nous brosse Templeton, et que nous rapporte Stephenson.
« ... Ce métal ressemble énormément à Aluminium dans ses effets, bien qu'il soit plus toxique...
Le proving nous a quelque peu désappointe car peu de symptômes apparurent, à part ceux déjà obtenus par les observations d'empoisonnements...
Les symptômes de la gorge ressemblent à ceux de Lachesis en ce qui concerne les modalités; les symptômes digestifs, eux, rappellent Lycopodium... l'aspect vernissé, comme vitrifié du pharynx et du palais est un symptôme guide dans la prescription...
On peut utiliser ce remède dans les affections pulmonaires, surtout dans la grippe épidémique, à symptomatologie atypique, mais où la dyspnée est beaucoup plus grave et beaucoup plus importante, en fonction du peu d'intensité des signes physiques.
Vu sous cet angle, le remède qui rappelle le plus Beryllium à ce stade pulmonaire de la grippe est Rhus tox.
Si Rhus échoue, il faudra penser à Beryllium.
C'est également un remède qui peut être de grande valeur dans la thérapeutique des nausées apparaissant dans un véhicule ou à la vue et à l'odeur des aliments.
La plupart des symptômes de la tête, ainsi que ceux de la toux, rappellent ceux de Bryonia ».
Symptômes Expérimentaux (Beryllium metallicum)
Tête.
Douleur, améliorée par l'air frais, aggravée en toussant, aggravée par la chaleur, aggravée par les secousses, améliorée couché sur le côté douloureux, aggravée par le mouvement.
Douleur de l'occiput, s'étendant à la mastoïde.
Douleurs latérales, s'étendant de gauche à droite.
Douleur à type d'éclatement.
Douleurs battantes, pulsantes.
Nez. (Beryllium metallicum)
Coryza acide, excoriant.
Coryza liquidien, comme de l'eau.
Sensation de plénitude du nez, améliorée au grand air, aggravée clans une pièce chauffée, chaude.
Face (Beryllium metallicum)
Lèvres gercées, crevassées.
Lèvres fissurées.
Lèvres sèches.
Douleurs brûlantes des lèvres, sensation de meurtrissure sur les lèvres.
Ulcérations de la face interne de la lèvre inférieure.
Bouche (Beryllium metallicum)
Coloration rouge du palais.
Sécheresse.
Apparence vernissée, comme vitrifiée du palais.
Ulcérations du bout de la langue.
Gorge (Beryllium metallicum)
Coloration rouge.
Apparence vernissée, comme vitrifiée.
Douleur, aggravée durant la soirée, améliorée par les boissons froides, aggravée en toussant, aggravée par les liquides bouillants, améliorée en mangeant, aggravée en salivant.
Douleurs à type de brûlure,
Coupantes,
• type de meurtrissure,
• type de raclement.
Besoin constant de déglutir.
Estomac. (Beryllium metallicum)
Appétit diminué, avec sensation de plénitude gastrique.
Appétit augmenté avec sensation de plénitude gastrique.
Perte de l'appétit.
Aversion pour les sucreries, les douceurs.
Sensation de plénitude gastrique, avec appétit augmenté.
Sensation de plénitude gastrique avec appétit diminué.
Sensation de plénitude gastrique avant de manger.
Nausée, améliorée en mangeant, aggravée par la vue de nourriture, aggravée par l'odeur de nourriture, améliorée en étant couché, aggravée en roulant en autocar.
Abdomen (Beryllium metallicum)
Distension épigastrique, aggravée en inspirant.
Selles (Beryllium metallicum)
Culture de « cocci ».
La coproculture « ne pousse pas ».
Respiration (Beryllium metallicum)
Difficile, aggravée par le mouvement.
Difficile, avec palpitations.
Toux (Beryllium metallicum)
Aggravée en se penchant en arrière,
Aggravée par l'air froid.
Sensation de toux pas assez profonde, superficielle.
Sensation que la toux vient du sternum, en profondeur.
Sèche,
Douloureuse.
Améliorée dans une chambre extrêmement chauffée.
Aggravée par la fumée.
Toux avec douleur coupante.
Poitrine (Beryllium metallicum)
Constriction thoracique en inspirant.
Palpitations cardiaques avec respiration difficile, avec lipothymies, faiblesses, sensation d'évanouissement
Avec faiblesses des jambes.
Dos (Beryllium metallicum)
Froid au niveau de la région lombaire.
Douleur du dos, aggravée en penchant la tête en avant, aggravée en position couchée, aggravée au début du mouvement, aggravée en étant assis, améliorée en marchant.
Douleurs piquantes comme par des épingles ou des aiguilles au niveau de la région dorsale, Au niveau de la région lombaire.
Extrémités (Beryllium metallicum)
Fesses froides.
Douleur à type de meurtrissure au niveau du bras, comme si le bras avait subi une entorse, une foulure.
Faiblesse du bras, des jambes, avec palpitations de cœur.
Sommeil (Beryllium metallicum)
Somnolence après avoir mangé.
Fièvre (Beryllium metallicum)
Chair de poule, frissonnement au niveau de la peau, aggravée par le moindre mouvement.
Peau. (Beryllium metallicum)
Éruptions papuleuses, aggravées par la chaleur.
Éruptions prurigineuses, aggravées par le grattage.
Prurit aggravé par le grattage.
Symptômes généraux. (Beryllium metallicum)
Faiblesses, lipothymies avec palpitations.
Expectoration. (Beryllium metallicum)
Goût sucré.
Symptômes toxicologiques (Beryllium metallicum)
Yeux.
Inflammation conjonctivale.
Nez. (Beryllium metallicum)
Coryza.
L'intérieur du nez est de couleur rouge.
Epistaxis.
Fissures du nez.
Douleurs à type de contusion, de meurtrissure, l'intérieur du nez.
Gonflement du nez, à l'intérieur.
Bouche (Beryllium metallicum)
Goût métallique.
Estomac. (Beryllium metallicum)
Perte d'appétit.
Abdomen (Beryllium metallicum)
Granulome du foie.
Urines. (Beryllium metallicum)
Augmentation des porphyrines urinaires.
Larynx et trachée (Beryllium metallicum)
Inflammation.
Enrouement.
Respiration. (Beryllium metallicum)
Difficile, à l'effort.
Toux. (Beryllium metallicum)
Sèche.
Douloureuse rétro‑sternale.
Expectoration. (Beryllium metallicum)
Teintée de sang.
Poitrine. (Beryllium metallicum)
Œdème pulmonaire (à l'autopsie).
Granulome pulmonaire.
Infiltration hémorragique des poumons (à l'autopsie).
Inflammation des poumons.
Radiographie (Beryllium metallicum) : État brumeux, flou imprécis et diffus au niveau des poumons.
Zones d'infiltration, taches irrégulières péribronchiques.
Nodules saillants, proéminents.
Ganglions conglomérés.
Trame réticulée à grosses et petites mailles.
Douleur rétro‑sternale, en toussant.
Douleur brûlante, sous le sternum.
Râles.
Extrémités. (Beryllium metallicum)
Doigts en forme de massues.
Coloration bleue.
Peau. (Beryllium metallicum)
Écoulements, suintements.
Éruptions nodulaires, papulaires.
Inflammation.
Prurit.
Douleur brûlante.
Œdème, gonflement.
Ulcérations.
Symptômes généraux. (Beryllium metallicum)
Fatigue excessive.
Maigre.
Pouls rapide.
Biologie (Beryllium metallicum) : Rapport albumine/globuline inversé.
Anémie hypochromique, Macrocytique.
Calcium élevé.
Cellules du sang augmentées.
Protéines totales élevées.
Vitesse de sédimentation élevée.
Relations homoeopathiques (Beryllium metallicum)
Bryonia alba, Lachesis, Lycopodium clavatum.
Le Docteur W. Gutman, qui préside le Conseil international de la Recherche homoeopathique, a dressé une synthèse de Beryllium, dans le B.H.J., à deux reprises (en 1961, no 4 du B.H.J., et en 1966, no 1).
Il a également lancé plusieurs fois aux homoeopathes du monde entier, un appel pour l'emploi, dans leur pratique des « nouveaux remèdes », de façon à réunir le maximum d'observations cliniques, afin de pouvoir dégager le génie du remède d'une manière pratique.
Voici donc le portrait synthétique de Beryllium, que nous brosse le Docteur Gutman, à partir du proving de Templeton, ainsi que de son expérience pratique.
« Tête. (Beryllium metallicum)
Douleur frontale à type de battements, de pulsations.
Les douleurs vont de la mastoïde gauche vers celle de droite.
Aggravation par la chaleur, la toux, les secousses, le mouvement, le lever, par la lumière, par l'excitation et les émotions.
Amélioration en se couchant sur le côté douloureux, par l'air frais.
Nez. (Beryllium metallicum)
Coryza excoriant, amélioré au grand air, aggravé dans une chambre chauffée.
Bouche. (Beryllium metallicum)
Lèvres sèches, fissurées, gercées; ulcérations au bout de la langue et sur les lèvres.
Gorge. (Beryllium metallicum)
Douloureuse, brûlante, comme contusionnée, doit avaler.
Apparence rouge vernissée, comme vitrifiée.
Estomac. (Beryllium metallicum)
Perte d'appétit, aversion pour les sucreries, les douceurs.
Rapidement satisfait, rassasié, mais faim ou aversion pour la nourriture.
Assoupi après les repas.
Sensation de constriction étroite au niveau de l'épigastre, aggravée à l'inspiration.
Nausées aggravées à la vue, à l'odeur des aliments en autocar, améliorée en mangeant, améliorée en étant couché.
Appareil Respiratoire. (Beryllium metallicum)
Toux en provenance de la région rétro‑sternale, ne peut tousser assez profondément, toux infructueuse, sèche, aggravée par l'air froid, la fumée, en se penchant en arrière, améliorée dans une chambre chaude.
Crachats sucrés.
Douleur rétro‑sternale, comme par des couteaux.
Constriction thoracique à l'effort.
Dyspnée à l'inspiration
Peau (Beryllium metallicum)
Démangeaisons, papules, aggravées par le grattage, la chaleur du lit.
Symptômes généraux. (Beryllium metallicum)
Étourderie, inconséquence.
Sensation de fatigue, de faiblesse, d'épuisement.
Frissons ait lit, aggravés par le moindre mouvement.
Effets toxiques. (Beryllium metallicum)
Symptômes généraux.
Perte d'appétit, vomissements, perte progressive de poids.
Subfébrilité.
Appareil respiratoire. (Beryllium metallicum)
Toux, avec crachats quelquefois teintés de sang.
Toux brûlante.
Souffle court au moindre exercices au moindre effort.
Pathologie. (Beryllium metallicum)
Beryllium occasionne par ses effets toxiques : une bronchite, une broncho alvéolite, une pneumonie avec cyanose et état subfébrile.
L'image radiographique objective un cliché semblable à celui que l'on voit dans les pneumonies à virus.
Granulome d'aspect tuberculeux au niveau des poumons, du foie, de la rate.
Nodules au niveau des hiles.
Également, image granulomateuse pulmonaire, identique à celle que l'on a coutume de trouver dans les sarcomes du poumon.
Souvent la radiographie objective des images semblables à une tuberculose miliaire, ou à une pneumonie à virus, ou à une pneumonie telle que l'on en trouve après une coqueluche ou une rougeole.
Eczéma papulo‑vésiculaire, recouvrant des lésions sous‑cutanées ainsi que des fistules, des ulcérations cutanées et des lésions de type granulomateux.
L'expérimentation animale a objectivé des ostéosarcomes, une granulomatose ainsi que des pneumonies.
Symptôme Clé (Beryllium metallicum) : Dyspnée au moindre effort, et souvent disproportionnée d'avec les symptômes physiques.
Le Docteur Gutman nous signale qu'un certain nombre d'observations sont en sa possession, objectivant l'efficacité de Beryllium, après échec d'autres remèdes homoeopathiques : une observation de sarcoïdose pulmonaire ; la broncho alvéolite grave de l'enfant et du nouveau‑né ; la fibrose et l'emphysème pulmonaire ; un cas de bronchite emphysémateuse durant depuis une trentaine d'années ; une crise d'emphysème aigu après une crise d'asthme.
Il faut penser à Beryllium dans tous les états respiratoires où l'on trouve une dyspnée au moindre effort, dyspnée qui est hors de proportion d'avec les signes physiques concomitants, et tout particulièrement y penser dans les pneumonies à virus, l'emphysème, la bronchite et la broncho alvéolite.
Pathologiquement, ce remède donne parfois le tableau de la tuberculose pulmonaire.
Aussi, tant les provings que les constatations toxicologiques tendent à montrer que Beryllium est un grand remède d'avenir.
Voici maintenant quelques observations du Docteur W. M. B. Griggs, et que nous rapporte le Docteur Gutman.
Elles sont très importantes et méritent d'être retenues.
... Fillette de 7 ans, atteinte de trachéo‑bronchite aiguë.
Toux suffocante, avec souffle court, mais hors de proportion d'avec les signes physiques.
Malgré beaucoup de toux, les crachats sont rares, épais, visqueux.
Échec de Kali bich.
La toux est de type croupal.
Échec d'Hepar sulphur.
On prescrit Beryllium 6 CH, une prise toutes les heures durant huit heures.
A l'expiration de ce délai, l'expectoration est beaucoup plus facile, mais le souffle est toujours aussi court.
Beryllium 30 CH, une prise toutes les demi‑heures.
Après 6 prises du remède en 30 CH, l'expectoration est moins épaisse, beaucoup plus fluide, et la dyspnée a notablement régressé.
Guérison complète.
Du même auteur, le Docteur Gutmann signale un cas de sarcoïdose pulmonaire, cliniquement confirmée, guéri par Beryllium.
Avant de terminer la revue très intéressante de ce remède, je me permets de vous faire remarquer que dans l'observation de la fillette, que vous avez lu il y a quelques instants, la guérison n'a eu lieu que lorsque le Docteur Griggs, a mis en application la grande loi pratique d'utilisation des remèdes homoéopathiques dans l'aigu et que je vous rappelle :
Plus la maladie est aiguë et grave, et plus la dynamisation du remède doit être élevée et la fréquence des prises augmentée.
Une note pratique : Beryllium existe dans les réserves des Laboratoires homoeopathiques de notre pays.
Références (Beryllium metallicum) :
Docteur James Stephenson. : Provings Hahnemanniens. Roy and Co., éditeurs. Beryllium metallicum, pages 16 à 18.
17 ème Revue de Presse homéopathique de langue anglaise des Cahiers de Biothérapie (Rédacteur en chef, Docteur Othon André Julian, 1968, N° 20, traduction française du Docteur Robert Séror ainsi que la numérisation et les commentaires pour HI en 1999. Pages 282 à 285.
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